A coté de toute cette histoire il y en avait un qui était complètement à l’ouest. Au nord ouest, pour être précis. Il avait pris un bateau vers l’île dorée pour profiter des enseignements des maîtres qui s’y trouvaient.
Whirl arriva sur le quai et admira la ville devant lui. L’île dorée n’est pas en effet habituelle, elle mérite son nom. Cette minuscule île seule au milieu de l’océan, entre les deux continents, était recouverte par la ville. La ville de l’île dorée, qui abrite les meilleurs écoles et la tour de la Lumière.
Le garçon fit quelques pas lentement dans cette rue qui reflétait les rayons du soleil. Il regardait à gauche, la lumière était là. A droite, aussi.
En bas, comme en montagne lorsque la neige renvoie les rayons du soleil, il était quand même gêné par cette lumière persistante. Et oui, dans cette île, l’ombre ne pouvait exister, car toutes les parois renvoyaient la lumière du soleil partout, ce qui était gênant pour les visiteurs non habitués.
Les murs, le sol, partout, toutes les constructions étaient recouverte d’or.
Ce travail, fruit d’un roi fou qui sévissait sous l’Empire constituait la richesse de cette ville. De l’or à porté de main mais que l’on ne pouvait récupérer. En effet, tout cela n’était qu’une illusion, ou presque. Si le matériel qui recouvrait les murs était brillant, lorsqu’on essayait de le faire quitter l’île, il devenait un bloc de métal inutile et lourd.
En entrant dans la cours de l’école des Mages, une grande institution créée il y a peu, Whirl pu avoir des nouvelles du monde : Méka s’était pris une dérouillée monumentale, mais demeurait introuvable.
Un vieil homme en robe de bure s’approcha de lui et le toucha à l’épaule. Une décharge électrique se fit sentir et il se présenta :
" —Bonjour, Whirl, je suis le maître de ces lieux. " C’est en le regardant dans les yeux que Whirl remarqua qu’il ne le regardait pas. Le maître était donc aveugle.
" —Heu, bonjour, je viens de la part de Lucie, la prêtresse des eaux...
—Oui, on m’a prévenu. Tu es fort, je l’ai senti. Je comprend qu’on t’es choisi. Lucie a toujours fait preuve de compétence en son domaine. Jolie fille, hein ?
—Vous l’avez rencontré ?
—Oui, bien sûr. Je vais la voir au temple de temps en temps, et on peut communiquer avec un miroir d’eau, aussi. Je m’occuperai de te donner un enseignement magique de base. Avec les autres maîtres nous avons pariés sur le temps que tu mettrais à apprendre les techniques d’invocations, alors ne me déçois pas ! Je compte bien gagner.
—..... "
Pour Whirl commencèrent de dures journées d’initiation et de pratiques. En plus d’un entraînement quotidien avec son épée, ce qui lui donnait de plus en plus de puissance et de maîtrise, il suivait avec d’autres élèves des cours de magie, plus les bases que le maître lui faisait travailler.
Ce qui étonnait le plus Whirl, c’était que dans sa classe des enfants de tous milieux et de tous âges suivaient l’enseignement. Il suffisait d’avoir du courage et de suivre assidûment ces cours pour que n’importe quel travailleur connaisse la magie. Et le fait que la magie se développait dans tous les milieux était une très bonne chose. Ainsi on manquerait moins de guérisseurs, ou tout simplement de sages qui pourraient rendre des services simples que permet la magie, tels que l’anti-sécheresse, les sorts pour se protéger de certains animaux, ou pour manipuler les vents...
Certains élèves ne pourraient jamais devenir mages, c’était évident. On voyait qui passerai magiciens, et qui resterai novice, dès l’entrée à l’école. Les personnes non prédestinées qui réussissaient étaient extrêmement rares. Justement, cette fois-ci, l’élève le plus prometteur par sa puissance était venu sans être appelé, juste car il s’intéressait à la magie. Aujourd’hui, il faisait la fierté de l’école par sa précision et sa facilité à apprendre et réussir les sorts.
Whirl, comme les autres élèves, admirait sa puissance.
Quand Arate invoquait, on regardait avec attention car c’était l’exemple à suivre.
Dans la cour, même lorsque les élèves étaient rentrés chez eux, à la nuit tombante, il essayait ses pouvoirs. Ce soir là, entre deux arbres, debout, il concentrait son énergie, calmement et lentement.
Un tout petit vent se mit à tournoyer autour de lui et il commença à libérer sa puissance. A ses pieds une lumière rouge éclata et une long dragon rouge de petite taille en sortit. Le serpent de feu volant monta dans les airs et tourna autours d’Arate comme s’il venait de dompter un reptile.
Tout en tournoyant lentement autours de son maître, le dragon poussait de tous petits cris de gentillesse. Arate ne bougeait presque pas, il déplaçait lentement ses bras comme s’il ne voulait pas l’effrayer. Il approcha son doigt du ventre du dragon et autour de sa main apparut une gerbe de feu.
Le dragon glissa sur son index de feu.
Arate, content, tourna la tête vers sa droite, en haut, là où se trouvait Whirl qui l’observait depuis le haut de la muraille de l’école. Pour arriver à cet endroit il fallait faire un saut de 3 mètres, ou grimper.
" —Alors ? " Dit il.
" —C’est un beau dragon. " dit Whirl. " On sent qu’il est puissant.
—Il est bien plus que ça. " Répondit Arate en se tournant vers son animal.
" —Ce dragon vient d’être arraché aux entrailles d’un univers parallèle dont nous savons rien. Il prends forme dans notre monde parce qu’on le lui a demandé. Mais il a une durée de vie très courte. Pourtant il est vivant comme nous.
Pourquoi invoquons-nous toujours pour nos besoins ? Et eux, qu’en pensent-ils ? Pensent-ils ? Ce qui m’intéresse dans la magie ce n’est pas sa puissance, c’est sa vie. "
Whirl aurait pu être surpris de ce discourt émanent de ce guerrier. Car en effet, si Arate disait s’intéresser à la magie, il avait débuté dans la vie comme guerrier, comme sa famille, et il avait une force physique non négligeable. Sa force physique qu’il entretenait et ses muscles lui donnaient l’air d’un soldat avertit. Avec sa magie il pourrait devenir dans quelques années une grand guerrier magicien, comme Jean de Tasnica ou Méka... ou Whirl, qui devait devenir le guerrier magicien qui sauverait le monde.
Le soleil se leva, comme d’habitude, tôt le matin. Au moins, en tout cas, à l’aube. Le soleil était très matinal.
Ce n’était pas le cas de Whirl.
Habitué au confort, chez lui comme dans l’école, Whirl dormait à poings fermés sur un matelas. Il devait en profiter : sans savoir exactement pourquoi, il avait la prémonition que sous peu il partirait à la quête que Lucie lui avait confié et là, il dormirait souvent par terre.
Malheureusement ce n’était pas le jour d’être en retard et il fit un mouvement sur le côté, ce qui le fit tomber du lit, et il se retrouva par terre, allongé sans la moindre envie de faire un quelconque mouvement. Sous la menace du retard, il commença à se traîner vers la douche, la seule chose qui pourrait le réveiller... s’il arrivait à atteindre l’eau.
Puis en milieu de chemin, il se dit que c’était tout de même une journée spéciale et qu’il faisait vraiment preuve de mauvaise volonté. C’est ça qu’on lui dirait. Alors pour prouver qu’il n’était pas une loque, Whirl se mit en devoir de se lever.
Il s’appuya sur son index droit et releva tout son corps. Puis il posa ses deux mains par terre et envoya ses deux jambes en l’air. Il marcha sur les mains vers la douche et fit un saut retourné avant.
Whirl venait de se prouver qu’il n’était pas une loque.
Jour comme les autres, peut-on penser, en voyant les élèves devant l’école. Mais en les voyant se diriger vers la grande cour et non les salles de classe, on peut commencer à douter et à se dire si on n’a pas oublié de noter quelque chose d’important sur son carnet. En effet, trois cercles magiques étaient dessinés sur le sol. Derrière chaque cercle se trouvait un mage professeur. Au milieu du cercle un œuf attendait sa propre éclosion.
Les élèves, sagement rangés devant les cercles attendaient. Les trois meilleurs étudiants se tenaient maintenant à côté de leur cercle. Le maître prit la parole :
" —Mes enfants, vous allez faire la dix-huitième initiation depuis la création de cette école. Nous espérons que cette épreuve vous sera d’une grande richesse d’apprentissage. Pour vous mes élèves qui regardent, je vous demanderais de faire très attention, car se sera à vous de trouver les erreurs qu’auront pu commettre nos majors.
Comme vous le savez, contrairement à d’autres écoles et à d’autres époques, l’initiation que nous pratiquons n’est pas mortelle. Nos maîtres sont là pour empêcher tout accident, mais ne pensez pas pour autant à relâcher votre garde. Ce sera pour vous votre premier combat en temps que guerrier magicien. "
Les trois instituteurs avancèrent devant les œufs et lâchèrent sur leur création les éléments qui devaient donner vie à leur monstre : quelques produits d’alchimie et du sang de l’élève qui passait l’épreuve, pour que le monstre ne se trompe pas d’adversaire. Tout en faisant leurs invocations, ils érigeaient les barrières de protection pour que les créatures ne puissent sortir du cercle.
Les trois participants attendaient devant la créature encore à l’état de foetus. L’invocation les empêcherai eux aussi de sortir du cercle, mais tout était prévu pour que cette barrière puisse être très facilement brisée pour eux et non pour leur adversaire. Cette épreuve était maîtrisée à fond par les organisateurs.
Au milieu, parce qu’il était le meilleur élève, Arate regardait avec attention les gestes de son professeur qui maîtrisait à la perfection son invocation, grâce à son expérience. Il était fasciné par la patience et la tranquillité qui se dégageait du maître pendant le sort.
Dans le cercle de droite, Whirl se sentait mal sans son épée. Pour un combat, rien ne valait une arme, mais comme ils étaient dans une école de magie, ils devraient finir leur adversaire avec des sorts, ou alors aux poings.
Dans le cercle de gauche, la troisième meilleure élève de l’école suscitait les regards des élèves, entre ceux qui la mataient, tout simplement, et ceux qui vouaient pour elle une haine féroce. Sarah avait en effet deux caractéristiques : la première, elle était très belle
, (mais pas aussi belle que Lucie, pensait Whirl), et en plus comme les filles étaient rares dans les écoles de magie, elle devenait à elle seule l’objet de fantasme de la moitié des élèves. Ensuite, si elle avait tant de puissance en magie, ce n’était pas dû à un travail acharné comme la plupart des autres élèves mais à la corruption.
Grâce aux contacts de ses parents et à l’influence de leur fortune, Sarah put entrer dans le passé dans la Tour de la Lumière, sur l’île dorée, qui est le Temple de l’esprit de la Lumière. Cette tour fermée au public s’était ouverte non pas pour une élue mais pour une profanatrice, disait-on.
Quoi qu’il en soit, Sarah sorti vivante de la tour (chose assez rare quand il s’agit d’un profane...), avec en plus dans ses veines le pouvoir de la Lumière que lui avait donné l’esprit de la Lumière. Avoir acquit le pouvoir d’un esprit de Mana donnait à n’importe quel magicien un statut supérieur, car il invoquait une des plus puissantes forces du monde. C’est pourquoi Sarah avait un atout de force qu’aucun élève n’avait.
 |
 |
|
Les œufs commencèrent à bouger et à grandir. Les maîtres sortirent à reculons du cercle.
Les créatures grandirent et prirent forme humaine. Ils atteignirent un mètre soixante de haut. Ils ressemblaient à des tas de boue sans visage. Justes de machines à combattre.
En ce combat, les invocations devaient se faire vite, car le monstre ne laisserai pas le temps à son adversaire de s’amuser. Et c’était bien ça la partie la plus difficile du combat.
Arate savait que son adversaire n’était pas du genre à le laisser finir ses invocations alors il avait déjà préparé un sort qu’il dégagea. Un puissant dragon de feu sortit de la terre et attaqua le monstre. Celui-ci se défendit hardiment et fini par détruire le dragon. Arate savait qu’il ne devait pas frapper fort tout de suite, afin de trouver les failles de son adversaire.
Whirl avait sa façon personnelle de tester son adversaire : d’un puissant coup de poing dans le ventre, il fit gémir le tas de boue. Avec ce coup Whirl savait qu’il avait affaire à un mastodonte sûrement plus sensible à la magie qu’autre chose.
Sarah visait son adversaire de ses deux index, prête à faire feu dès que le monstre s’approcherai. La créature s’approcha brusquement et lui attrapa les mains. Elle tira un rayon de feu mais celui ci partit dans la direction que le monstre lui faisait viser, et le tir se perdit lorsqu’il atteignit la limite du cercle.
Les élèves regardaient avec attention les combats. Arate envoyait maintes magies peu puissantes sur son adversaire pour l’empêcher d’approcher, et pour voir laquelle était la plus effective. Whirl travaillait surtout l’attaque à main nue, renforcée par la magie qui lui donnait plus de puissance, ce qui ne l’empêchait pas de faire son attaque magique favorite, une explosion au niveau de sa main, qu’il pouvait lancer à la figure du monstre.
Pour Sarah c’était moins rose : les mains liés elle ne pouvait ni lancer des sorts ni frapper, sinon avec ses pieds. Mais le monstre, s’il paraissait encaisser difficilement, ne comptait pas la lâcher. D’une seule main il tenait maintenant ses bras et il allait frapper. Chez les spectateur c’était la grande question : les professeurs allaient-ils mettre fin au combat ou la laisser se débrouiller ?
Dans cette épreuve les candidats savaient qu’ils risquaient de prendre une cicatrice à vie. Mais ici, pour tous les élèves c’était différent : le candidat en question était une fille. Or il était évident qu’une balafre sur sa figure aurait bien plus de conséquences que chez un garçon. Le monstre donna un violent coup de poing à sa tête. Elle resta la tête baissé sans force, soutenue par ses bras que le monstre tenait toujours.
La tension montait chez les spectateurs, et le maître chargé d’elle fit signe d’arrêter le combat. Il prépara un sort mais attendait l’approbation du grand maître. Mais celui ci ne lui fit aucun signe. Sarah se releva et on pu voir que du sang lui coulait sur le visage. " Faites rien ! " Cria-t-elle. " C’est pas terminé ! "
Elle était déterminée. Le monstre aussi. Il lui donna un coup de pied dans le ventre et la projeta par terre. Pour cela il lui lâcha les bras, bien sûr. Erreur.
Par terre, le corps de Sarah commença à s’illuminer et son pouvoir se dégagea. Elle se leva et un grand vent tournoya autour d’elle. Très vite elle écarta les bras, puis visa le monstre. Les grains de lumières qui tournoyaient autours d’air se regroupèrent dans ses deux mains et elle tira un Rayon Lumineux. Le monstre fut transpercé. Elle fit une autre attaque de Lumina et le monstre fut terrassé par sa puissance.
Arate compris que son adversaire n’était pas doué pour un certain type de magie. Il fit une magie de paralysie et profita du bref instant qu’il avait pour préparer une grande invocation. La lumière jaillit du sol et un vent l’entoura. Le monstre fonça sur lui et se pris de plein fouet une décharge puissante.
Arate fit un bond et lança en plein dans son ventre une mini bombe magique, cette technique même que Whirl affectionnait, mais en bien plus puissant. Le monstre hurla et se désintégra. Heureux de sa victoire, il regarda à sa gauche, où Sarah récupérait. De tout son corps émanait encore l’invocation de la Lumière qu’elle avait utilisée. Il se tourna vers la droite, là où tous les regards étaient maintenant posés.
Whirl tournoyait, sautait, frappait. Le combat était d’autant plus acharné que le monstre était résistant aux coups. Des explosions frappaient sa peau de pierre, mais ne lui faisaient pas grand chose. Rappelons que lorsque la bombe d’Arate avait détruit son adversaire, c’était par le trou causé par la première attaque qu’elle avait explosé.
Mais cela n’embêtait pas Whirl. Pour une fois qu’il avait un adversaire qu’il pouvait frapper comme il voulait, il ne se privait pas. Il s’amusait. La créature était rapide mais pas assez pour lui. En clair c’était l’entraînement le plus fun qu’il n’avait jamais eu l’occasion de faire. Mais le maître ne l’entendait pas ainsi.
" —Alors, j’aimerai bien voir une ou deux invocations ! " Il était visiblement en colère. Mais Whirl avait plutôt envie de rire. Ce n’est pas bien, mais en pensant qu’un aveugle demandait à voir une invocation, il souri. Pendant cet instant de distraction, le monstre le frappa.
En effet, il se battait à fond contrairement aux autres et ne semblait jamais fatigué. La moindre erreur était donc fatale. Mais pas pour Whirl. Il se rattrapa par terre et tourna sur lui-même. Il envoya une explosion puissante sur son adversaire et profita du temps qu’il mettrai à s’en remettre pour lancer une invocation.
Arate regardait avec étonnement, car il voyait à quel point Whirl dépensait son énergie physique et magique au cours du combat. Il ne lui était pas venu à l’idée que Whirl pourrait s’amuser contre un ennemi pareil. En tout cas, après temps de dépense, autant en magie qu’en physique, il ne semblait pas fatigué. Hey, normal, se dit-il. Ce mec est quand même un élu de Mana.
L’Elu de Mana avait eu peur car il pensait avoir fait devant témoins la pire invocation qu’on ai jamais vu, mais heureusement son effet fut assez dévastateur. Le monstre venait de saigner.
Whirl en fit une autre et une créature fantômique apparut entre ses mains. Cette invocation était inhabituelle car son effet pouvait être remplacé par la paralysie. Mais elle durait plus longtemps, et rendait la victime plus sensible aux coups.
Le fantôme rentra dans la créature qui avançait vers Whirl. Elle ralentit en chemin puis fini par s’arrêter. Elle commença à vaciller d’avant en arrière, prête à s’effondrer, tous muscles relâchés. Mais avant qu’elle ne tombe, Whirl, qui avait profité de tout ce temps pour charger son poing, l’enchaîna de coups rapides et percutants. Le monstre mourut sous dix coups de poings à la seconde, renforcés par la magie.
Le monstre disparut et Whirl s’essuya toute la sueur qu’il avait sur son front. Il n’avait qu’une question : quand est-ce qu’on remet ça ? Mais le Maître, visiblement peu satisfait, parla :
" —Bien, bien, bien, bien... Et bien, bof. Je suis déçu. Oui, en effet, j’ai repéré parmi vous deux personnes qui se souciaient plus de ceux qui les regardaient que de leur adversaire.
Sarah, c’est pas mal, dans un sens, mais c’est une grosse erreur que d’attendre ainsi que ton adversaire bouge, alors qu’il était déjà très proche de toi. Il fallait tirer tout de suite.
Arate, je sais que tu es bon élève, tu n’as pas besoin de faire devant nous toutes les invocations qui existent ! En cinq essais tu devais être capable de savoir quelle magie serait la plus efficace contre la créature.
Quand à toi, Whirl, le guerrier infatigable, non mais à quoi jouais-tu ?
—Heu, au close combat ?
—Je n’ai jamais, jamais vu, (encore une fois Whirl souri) un élève prendre aussi peu au sérieux une épreuve de ce genre ! Si ce monstre n’était pas à ta taille, il fallait le dire tout de suite ! Puisque tu ne m’as pas montré de quoi tu étais capable en magie, je vais devoir te le demander directement. "
Whirl, déçu, pensait que ses dernières attaque avaient montrés ce qu’il savait faire en magie. Le maître se mit en position devant lui.
" —Je vais t’attaquer. Si tu arrive à ne pas reculer alors j’aurai eu raison. " Il invoqua.
Du vent tournoya autour de lui et commença à s’agrandir. Il se transforma en tornade et un grand vent partit vers Whirl. Celui-ci se rattrapa et résista au vent.
Le maître continua, et envoya un mur de lumière vers Whirl. Pour se protéger, il croisa les bras devant lui mais savait que ce n’était pas la bonne solution. Le mur de lumière tapa contre lui et il glissa sur quelques centimètres. Il invoqua le mur protecteur. Une défense invisible se placa devant lui, et il augmenta la puissance. Il envoya toutes ses forces et le mur de lumière se brisa devant lui. Mais les attaques du maître ne cessaient pas. Whirl envoya plus de puissance pour prendre du terrain.
Mais la puissance n’est rien sans la maîtrise, et Whirl était comme Sarah : puissance mais peu de maîtrise. Enfin, Sarah avait quand même plus de maîtrise que lui. Fatigué, il se laissa entraîner par le flux et tomba un peu plus loin en arrière.
" —Voilà. Tu as encore beaucoup de travail, et moi j’ai perdu.
—Mais je suis fatigué, c’est pour ça ! Dit il en sachant que cela n’aurait certainement rien changé.
—Oui, et c’est justement ce que je te reproche. "
Le maître s’éloigna et en passant vers la sortie, il donna un écu symbolique à un autre maître.
Whirl resta plus longtemps à l’école des Mages dans laquelle il finit par avoir d’après le maître un niveau suffisant pour se perfectionner (et non pas pour se battre, soulignait bien le maître.) La première chose à faire était maintenant d’amasser l’expérience et les magies de Mana. Pour cela la meilleure solution consistait à faire le tour des temples de Mana.
A la sortie de l’école, le maître avait voulu parler une dernière fois seul à seul avec Whirl.
Dans une salle de classe, il le toucha à l’épaule et une décharge d’électricité statique se fit sentir.
" —Ta puissance a bien changée depuis ton arrivée. On voit que tu n’es pas totalement ignorant en magie. De plus, ta force spirituelle et plus grande, et cela est certainement surtout dû au fait que tu t’entraînes avec ton épée magique souvent, n’est-ce pas ?
—Tous les soirs après les cours.
—Et oui, le combat c’est bien ce que tu préfères. Enfin tu as au moins une base magique, il inutile que tu en saches plus. J’avais pourtant espéré qu’un élu tel que toi sache maîtriser la magie en un rien, mais je me trompais. Alors bonne chance. Ton adversaire, Méka, n’a pas donné de signe de vie depuis ton arrivée, lorsqu’il se fit battre à Pandore. Cela fait bien trois mois déjà. "
Whirl sortit et se dirigea vers la tour de l’esprit de la Lumière. Tous les élèves le regardaient partir d’un air anxieux. C’était l’élu qui partait seul vers la quête qu’on lui avait donné. On savait que beaucoup d’élèves auraient voulu l’accompagner dans ses aventures, mais n’osaient pas s’afficher devant tout le monde pour lui demander de partir avec lui.
En regardant la foule il remarqua qu’Arate le regardait tout en manipulant de la magie. Il était sur mur de l’école, comme l’était Whirl lors de leur première rencontre. Il montrait dans son regard qu’il lui souhaitait bonne chance. De son doigt sortait une fumée bleue qui commença à s’enrouler autour de lui.
Whirl remarqua par contre que Sarah n’était pas dans la foule. C’était une fille facile à remarquer, et là elle brillait par son absence. Whirl aurait bien fait un discourt d’adieu mais ce n’était pas son genre. Son genre était ténébreux et mystérieux.
Il se tourna et partit dans la grand rue vers la tour d’argent.
En arrivant devant la tour, il remarqua que quelques élèves l’avaient suivit. Il continua son chemin et après avoir monté les marches il remarqua que Sarah se tenait contre le mur qui entourait la Tour. Elle lui fit un sourire et attendit qu’il entre. Whirl sortit de sa poche la clef que le maire lui avait donné.
Il ouvrit la porte, entra et la porte se referma derrière lui. Il rangea la clef et alla droit devant lui. La salle suivante était identique à la première : lumineuse mais sans fenêtres ni lampe. Il monta un escalier et tomba face à un loup rouge.
Le loup le menaça de ses mâchoires puissantes en grognant.
" —Tu veux goûter à mes pouvoirs ? " Dit tranquillement Whirl. Le loup lui aboya en montrant que ca ne marchait pas avec lui. Ses poils se hérissèrent encore plus et il grogna plus fort.
Whirl prépara entre ses mains un sort d’explosion qu’il garda dans une de ses mains et avança, sûr de lui vers le haut de l’escalier. Si le loup lui sautait dessus il lui ferai exploser son attaque à la figure et utiliserait ses pouvoirs couplés à son agilité pour tomber sur ses pieds.
Le loup ne lui sauta pas dessus. Quand Whirl arriva juste devant lui il trouva que c’était bizarre que le loup continue à s’en tenir au grognement de l’avertissement. Il le contourna lentement et arriva à la porte. Le loup, une fois qu’il fut derrière lui, se calma et s’assit tranquillement. Son travail était terminé.
Ce n’était que du bluff.
Derrière la porte se trouvait la salle principale du deuxième étage. Une grande salle avec des piliers très gros qui ne touchaient pas le plafond. Ils s’arrêtaient à mi-hauteur et ressemblaient plutôt à d’énormes marches isolées.
Au milieu de la pièce une lumière apparut et une voix en sortit :
" —Tu es seul ! Je ne t’enverrais alors qu’un garde ! Que préfères-tu ? Le tigre à dents de sabres ou le taureau de foudre ? " Whirl réfléchi : le félin c’était la rapidité, le taureau la force. Mais si le taureau ne pouvait que taper avec ses cornes le tigre avait des dents et des griffes. Cela lui faisait préférer le bovin. Sauf que l’esprit disait qu’il avait le pouvoir de l’éclair. Et la magie n’était pas son truc. Il trouva la bonne réponse :
" —Ben, ni l’un ni l’autre ! " Pendant une seconde ce fut le silence dans la lumière.
" —Alors je vais choisir pour toi. " Répondit l’esprit. La lumière se fut de plus en plus intense et telle que de tous les côtés c’était trop lumineux. Whirl ne pouvant supporter ca ferma les yeux et se les couvrit avec une main car ce n’était pas assez. Dans son autre main il y avait son épée. Il entendit de bruit d’une énorme masse qui sautait dans la salle.
Il se mit en position de combat et attendit que son adversaire fit un quelconque mouvement pour le repérer au bruit. Il sentit la masse foncer vers lui et se prépara à frapper. Le monstre allait de plus en plus vite. Whirl s’obligea à découvrir ses yeux pour prendre son épée à deux mains. Ses yeux soufraient mais il savait que ce n’était pas pour longtemps.
D’un coup il sentit que c’était le moment et trancha net devant lui la masse qui courrai vers lui. Il sentit l’impact, le sang qui giclait et la lumière baissa. Il regarda autour de lui : à sa gauche et à sa droite, derrière lui, se trouvaient les deux parties de son adversaire. Il l’avait coupé en deux. Ce n’était ni un tigre ni un taureau. Cela ressemblait plutôt aux créatures qu’il avait combattu durant l’initiation.
Il monta les escaliers devant en se demandant pourquoi on lui avait envoyé cette créature minable au lieu d’un vrai gardien. Au troisième et dernier étage se trouvait la salle principale du palais. Comme dans le palais de l’eau en son milieu il y avait une petite pyramide. Sur ses marches une chose reposait.
En s’approchant il vit que c’était l’esprit de lumière, Lumina. Un visage de femme vaporeux derrière lequel on voyait une lumière percer, comme si un autre monde se trouvait à l’intérieur.
" —Ni l’un ni l’autre, hein ? On ne m’avait plus fait le coup depuis Subura ! " (Subura était un guerrier magicien qui était venu des centaines d’années auparavant.)
" —Heu, je....
—C’est pour ça que je t’ai envoyé un hybride et t’ai empêché de voir. Quoi qu’il en soit, ton instinct t’as bien dit quand frapper, et je trouve ça très bien.
Whirl, je suis le premier esprit de Mana qui te rencontre et je vais pouvoir t’en dire un peu plus. En haut de cette pyramide il y a la Graine Mana. C’est un objet de convergence de pouvoir Mana. Mais elle ne peut t’être utile. Sache juste que si un magicien s’emparait des graines Mana ce serait terrible !
—Je connais mon histoire. " Whirl savait comme tous que c’est en rassemblant les Graines Mana que Ténébro avait ressuscité le Fort Mana, l’arme absolue.
" —Je ne puis que te donner ma magie. Utilise là avec soin. "
L’esprit transféra une partie de son pouvoir vers Whirl.
Whirl sortit de la tour, encore tout étonné par son nouveau pouvoir. Dans un sens il comprenait maintenant pourquoi Sarah avait autant de puissance. Par contre il ne comprenait pas comment elle avait passé le monstre. Si elle n’avait pas triché, elle avait dû se battre contre le tigre ou le taureau, or sans sa magie de la lumière elle n’avait aucune force. Comment l’avait-elle battu ?
Sarah était toujours à la même place et le regarda descendre les marches. Il s’approcha d’elle pour lui poser sa question, mais elle le devança :
" —C’est mon secret ! Tu ne sauras pas. " Surprit, il se prépara à repartir.
" —Attends ! Tu ne veux pas savoir ?
—C’est ton secret.
—Hooo... il est fâché ? " Whirl se retourna, pour lui faire des yeux étonnés.
Le soleil se couchait et l’ombre de la Tour d’Argent planait sur toute la grande rue. Whirl se dirigea ver le port à l’autre bout et Sarah courra derrière pour le rattraper.
" —Je veux partir avec toi ! "Whirl s’y attendait. Il regarda l’élève qui les observait au loin, entre deux maisons. A l’évidence il voulait lui demander aussi mais n’osait pas.
" —Rien ne t’empêche de me suivre. " Répondit Whirl et il continua son chemin.
Sarah allait répondre quand elle remarqua que Whirl tournait en direction de l’école. Ils entrèrent sans remarquer que dans le noir, Arate était toujours à la même place.
Whirl entra dans un bâtiment et appela le grand maître. Celui ci sortit d’une autre pièce et s’avance vers Whirl, étonné de son retour soudain.
" —Maître, je sais pourquoi les héros sont censés apprendre la magie plus vite que les autres !
—Ah ? Et tu sais aussi pourquoi tu es une exception ?
—Je ne suis pas une exception, maître ! regardez ! " Whirl concentra le pouvoir de la Lumière qu’il venait d’acquérir. Il fit une magie de bouclier et une très puissante aura se fit sentir. " Essayez de m’attaquer, maintenant ! " Le maître avait compris.
" —Alors c’est donc ça ! Les héros ont droit à la puissance de Mana qu’ils maîtrisent tout de suite, ce qui fait d’eux des magiciens hors du commun sans même savoir les bases.
—Alors, vous ne testez pas mon bouclier ?
—Ne te crois pas invincible pour autant, mon petit ! J’ai plus d’expérience que toi ! " Le maître invoqua sa puissance et une aura beaucoup plus grande que celle que Whirl avait ressentit lors de l’attaque qu’il avait fait après l’initiation plana dans l’air.
Le grand maître envoya une magie et le bouclier se trouva instantanément brisé.
Whirl fut soufflé par cette puissance.
" —Whaoo ! Vous êtes fort !
—Lorsque tu aura plus de magie alors je ne ferais plus le poids. Mais pour l’instant je suis encore capable de t’envoyer en enfer, alors retient bien ça ! Les monstres que tu rencontreras n’ont rien à voir avec les hybrides minables que vous avez combattu. " Le vous était révélateur du fait que le maître avait remarqué que Sarah était dans la salle.
En sortant de l’école, Whirl s’arrêta. Il se retourna et remarqua Arate sur le mur.
" —Alors, tu es prêt à partir ?
—Ben oui. " Cette question semblait d’autant plus bizarre qu’officiellement Whirl était déjà partit.
" —Mais tu es un guerrier. Où est la magie dans tes bagages ? " Cette question aussi était bizarre. " Tu as besoin d’un magicien avec toi. " Fini Arate en sautant du mur pour atterrir avec souplesse à côté de lui.
" Je viens avec toi. "
Ce n’était pas une demande.
Maintenant quittons un peu Mana et revenons dans les mondes parallèles dans lesquels sont coincés Paul et Yaskiry. Intéressons-nous aussi à des personnages jusque là inconnus, des êtres immortels qui sont au-dessus de la race animale, des dieux singuliers aux pouvoirs fantastiques appelés Esprits de Puissance.
 Début |
 Page précédente : chapitre 3, partie 2 |
 Power of Mana |
 Page suivante : chapitre 4, partie 1 |
11Pour mon roman, je ne présenterai que des jolie filles. Ne pensez pas que j'irai trouver un quelconque plaisir à dessiner des boudins. back