Power of Mana
Chapitre 1 - partie 2

Le vieux Yaskiry

Prévoyage

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Sophie lui raconta son histoire, en mentionnant l’homme qu’elle avait rencontré, jusqu'à son grand-père, et tout ça... Paul lui demanda des précisions sur l’homme qu’elle avait vu dans la Taverne de Sudia. A la fin de l’histoire, Paul lui posa encore quelques questions, puis il lui répondit positivement.

« —Je vais me documenter sur le chemin que nous aurons à faire, et sur votre grand-père. Nous pourrions partir demain au plus tôt. » Sophie avait une certaine confiance en lui, et accepta de rester chez lui pour la nuit. Le guide repartit tout seul, en laissant les affaires de la fille, qui contenaient de quoi faire le voyage jusqu’au cœur de Puritas.

Ce que Paul appelait se documenter, était en fait lire certains ouvrages qui étaient dans la maison. De la bibliothèque, de ces grandes armoires pleines de livres qui semblaient identiques, sortait des fois un bouquin qui voletait lentement et sûrement vers le bureau de Paul. Il ne faisait pas une démonstration de ses pouvoirs. C’est juste qu’il était bien agréable de ne pas avoir à se déranger pour chercher le livre dont il avait besoin. Il n’y avait qu’un seul livre sur le bureau, étant donné le manque de place, entre le fouillis d’objets que Paul dû pousser sur le bord de la table et la lampe à gaz (qui ne marchait pas au gaz, d’ailleurs, puisqu’elle n’était pas raccordée à une bouteille.) Il était évident que Paul utilisait encore ces pouvoirs. Voilà à quoi était réduit le héros de Mana : il n’avait plus qu’à faire voler des livres, ou allumer la lumière.

Paul avait proposé à Sophie de visiter sa maison. Si l’étage inférieur n’était constitué d’une seule grande pièce, l’étage supérieur était fait d’un couloir qui continuait dans la sortie de l’escalier, avec des portes qui s’ouvraient sur des pièces perpendiculaires au couloir. Un garde-manger et une chambre. Elle se demanda d’abord à quoi pouvait lui servir un garde-manger aussi grand, alors qu’il devait avoir assez de pouvoirs pour se nourrir sans l’aide de rien.

Lorsqu’elle redescendit, Paul, comme s’il avait deviné ses pensée, où s’il avait prévu qu’elle s’interroge sur ce point, il expliqua, en sortant les yeux de son livre :
« —Toute la force de Mana est concentré en un seul point : l’arbre. Si une créature de Mana ne peut survenir à ses besoins, ce n’est pas grave, car elle est alimentée en énergie directement par Puritas. Le transfert se fait d’autant mieux si elle est proche. Un animal Mana peut rester des jours entiers sans manger ni boire sans avoir de problème. Mais l'énergie ne vient pas du néant. Il faut qu’une autre créature, ou plusieurs mangent plus, trop, pour que le surplus soit distribué aux animaux en manque. S’il arrivait que Mana manque d’énergie, je pourrais facilement m’avaler tout mon stock, et après la digestion, j’aurais survenu aux besoins des créatures en danger. Mais un manque n’a aucune chance de paraître dans cette période de tranquillité. C’est une protection inutile.
« Il y a aussi autre chose. Dans mon état d’ennui, je n’est guère plus que peu de plaisir, et l’un deux est de manger un bon plat dont j’ai trouvé la recette dans un de ces vieux bouquins, un délice. Comme quoi, ça peut toujours servir, de lire des vieilleries. Problème affreux : la viande doit rester plusieurs mois à la lumière, protégée par une mince feuille de papier transparent. En en faisant dormir une dizaine en même temps, je peux en manger deux par mois.
—Vous ne pouvez pas accélérer le processus, avec vos pouvoirs ?
—Si ! Mais si tous nos désirs devenaient instantanément réalité, la vie serait réellement très ennuyeuse. Pour ce soir, je peux finir le travail du dernier, qui devait être prêt dans quelques jours. Vous pourrez goûter. » Il n’alla pas plus loin.

Le soir approchait. Sophie avait déjeuné avec le reste des vivres laissées par Hakim. Paul n’avait rien mangé. L’après-midi, il lui demanda encore des indications sur le vieil homme de la taverne.
« —Il me faudrait un portrait. Vous allez me donner le maximum d’indication. » Il avait une grande feuille de papier et son crayon était prêt à gratter. Quelques livre flottaient derrière le bureau en attente.
« —Vous ne pouvez pas savoir comment il est avec vos pouvoirs ? Demanda Sophie.
—Si, mais il faudrait pour cela scanner votre esprit. Je doute que vous ne voudrez pas.
—En effet. » Elle lui donna des indications. Paul dessinait en même temps la tête de face, de profil, et le personnage sur toute sa hauteur de trois quart de face. Sophie lui disait quand le portrait devenait moins ressemblant. Paul avait un véritable talent de dessinateur. Le personnage était saisi dans tous les sens.

« —J’ai une idée sur qui ça pourrait être, mais j’ai trois contre - raisons en béton.
—Lesquelles ? Ça pourrait être qui ?
—Je ne dirais rien tant que je ne serait pas sûr. Mais pour les raisons, les voilà : premièrement, il est mort.
—Quoi ? En effet, c’est une bonne raison.
—Ensuite, même s’il était vivant, il devrait avoir une bonne centaine d’années, et il paraît avoir la soixantaine. Enfin, pourquoi il serait resté dans l’ombre ? Il travaillait pour l’Empire... »

Le soir, Paul amena Sophie dans sa salle à nourriture. Dans un coin, des dépouilles d’animaux restaient en l’air, situés à la lumière du soleil, devant une grande fenêtre, soutenus pas une grosse barre métallique. Ils étaient rangés par ordre de temps d’attente à la lumière. Un dégradé de rouge à brun clair prouvait que la viande changeait de couleur. Paul pris le premier de la rangée, et l’amena dans sa chambre. Il le laissa en lévitation.

« —Je vais l’illuminer d’une certaine façon avec une grande intensité. Il vaudrait mieux que vous détourniez le regard. » Il chercha un objet transparent, qui pourrait servir le lunettes de soleil, mais rien n’y correspondait. Il prit un morceau de verre, dans une boîte rangée dans un coin, qu’il noircit à une flamme qui sortait de sa main.
« —J’ai toujours su ce ça pouvait servir à quelque chose. Comme quoi, garder tout, c’est pas toujours bête. Mettez-le devant vos yeux. » Paul mit les mains devant la viande, et une lumière intense en sortit. Il tourna lentement autours de la bête, illuminant chaque côté de l’animal.

Le dîner fut en effet fameux. Ils dormirent (Sophie dans le lit de Paul, et Paul dans le canapé en bas) et le lendemain, des bagages étaient préparés.

En route !

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Le dinosaure qui traînait d’habitude autour de la maison n’était pas là le matin. Paul dit qu’il devait se promener dans un coin du désert. Son absence n’était pas grave. Paul ferma la porte de la maison, et lorsqu’ils étaient prêt à partir, il se mit debout, face à sa maison, à quelques mètres d’elle. Sophie se demandait ce qu’il attendait, lorsque le sable commençait à tournoyer autours, comme si une tempête se levait. Lentement, la dune se creusait, puis de plus en plus vite. La maison de pierres et de bois sombra dans le trou de sable jusqu'à ce qu’elle soit complètement enfuie. Le trou se reboucha.

« —Ainsi, je ne pense pas que quelqu’un ira cambrioler pendant que je serais en voyage, dit-il. Le désert est une étape sans intérêt. Je propose donc qu’on la passe très vite. » Les bagages lévitèrent et Sophie eue une étrange impression. Ses pieds, de même que ceux de Paul étaient au-dessus du sol ! « Vous êtes prête ? » Elle fit un signe, et ils commencèrent à voler vers l’horizon. Lentement d’abord, puis très vite. Sophie et Paul étaient presque à l’horizontale, et les bagages suivaient. Sophie se laissait manipuler par Paul sans savoir qu’ils allaient à trois cent kilomètres heures. Le vent lui faisait mal au yeux, c’est pourquoi elle les fermait ou regardait le paysage sur les cotés. Quand elle regardait en bas, le sable défilait si vite qu’il ne passait qu’une traînée de couleur.

La première escale était Kakkara, considérablement agrandie depuis l’arrivée du tourisme. Paul et Sophie y déjeunèrent (Paul avait de l’argent sur lui. Sophie se demandant où il avait pu l’avoir, se dit qu’elle lui demanderait plus tard). Ils prirent l’agence canon, toujours aussi prospérante. Pour ceux qui ne le savent pas, l’agence Canon fut crée il y a moins de cent ans, et recouvre toute la surface de la planète. Elle fait voyager les gens travers le monde et les propulsant à coups de canon. Rigolez, ce système est le mode de voyage le plus rapide et le moins cher de tous les temps. Sans douleur, ils furent rattrapés par les derniers systèmes de matelas.

Ils étaient arrivés à la ville la plus proche de Puritas : Tasnica. Ici, Paul avait l’air d’être assez connu (personnellement). Sophie su plus tard ce c’était là que son père et son ami Jean de Tasnica avaient vécu. C’était la fin d’après-midi lorsque Paul proposa à Sophie de faire la dernière étape, qui serait d’aller à Puritas, a moins qu’elle ne préféra dormir à Tasnica.

Pressée de voir ce pays, Sophie voulu y aller le plus vite possible. Paul l’amena sur une balustrade qui donnait vue sur la mer. Le soleil allait se coucher.
« —La dernière étape est la plus dure, car il va falloir aller au-dessus de l’océan, et il y a souvent des tempêtes. Mais ce n’est pas un problème pour moi. Nous pourrons dormir sur place, car je ne suis pas sûr de retrouver ton grand-père avant cette nuit. OK ?
—D’accord.
—Alors allons-y. Saute. » Sophie avait confiance en Paul, et savait qu’il la rattraperait. Mais la fenêtre était très haute, et donnait à pic sur une rue pavée. Elle avait aussi énormément envie d’essayer de se faire une bonne frousse. Si elle n’avait pas le vertige, elle aurait choisi le saut à l’élastique comme sport. Peut-être Paul le savait-il, et voulait lui faire perdre cette peur. Elle se mit de l’autre côté du balcon, et après de longues hésitations, se laissa tomber dans le vide.
La chute ne semblait jamais se finir, et pourtant elle se rapprochait très très vite du sol. Les pavés étaient à trois mètres de Sophie lorsqu’elle plana et rasa le sol comme les oiseaux qui rasent les surfaces des lacs. Elle remonta et se retrouva à la hauteur de Paul qui flottait dans les airs. « Allons-y ! » Dit il. Et ils partirent au dessus des océans. Rien n’était mieux qu’une balade dans les airs. Sophie se laissait porter au dessus des vagues qui grossissaient sans cesse. Une tempête se préparait.

Le spectacle des vagues était majestueux quoique la hauteur où elle se trouvait lui donnait une impression d’aplatissement. « —Tu veux voir ça de plus près ? Lui demanda Paul. —Quoi ? » De plus près ? Sophie eue un doute. Paul pouvait la faire descendre sans prendre de risque ? Il n’attendit pas la réponse, et elle s’approcha des vagues. De toutes façons, la réponse était oui.

Les vagues faisaient plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Sophie passait entre elles, et évitait les éclaboussures. Elle s’immergeait des fois totalement dans l’eau pour ressortir un peu plus loin. Elle était protégé par une bulle d’air et ne fut pas mouillée. Son voyage entre les vagues dura encore une dizaine de minutes lorsqu’elle remonta au dessus de la tempête. Fatiguée de s’être laissée faire entre les vagues, elle regarda l’endroit que Paul désignait avec son doigt : le volcan de Puritas.

Puritas

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Eclairé par la lumière rouge du soleil couchant la montagne apparaissait dans la nuit. Montagne sortie de l’eau sans pic. Triangle noir au-dessus de l’eau verte et en dessous du ciel bleu foncé, Puritas était la capitale de Mana, l’endroit le plus dangereux du monde. Infesté de monstres, presque personne de normal n’avait pu y entrer. Non seulement la mer était très dangereuse à cet endroit, mais en plus il fallait grimper en haut du volcan éteint, puis descendre dans la partie intérieure du cratère qui était verticale. Enfin, il fallait faire face aux monstres protecteurs de Mana, ce qui n’était pas le passage le plus simple. Enfin, si la quête de l’aventurier était de s’approcher de l’Arbre Mana, il lui fallait affronter les trois gardes de l’arbre : les trois dragons de combats protecteurs : Dracoglace, Dracofeu et Dracofoudre.

Paul et Sophie atterrirent juste au bord du précipice. On pouvait voir toute la forêt de Puritas. Un territoire aussi grand qu’un pays. Constitué uniquement d’arbres, avec, à peu près en son milieu, l’arbre de Mana.
« —C’est magnifique, dit Sophie.
—Et aussi très dangereux. Mais avec moi il n’y aura pas de problèmes. Allez, tu es habitué à sauter, maintenant ! »

Comme la nuit tombait, Paul proposa à Sophie de dormir dans la petite clairière où ils s’étaient installés pendant qu’il chercherai son grand-père.
« —Je vais faire un feu pour éloigner les bêtes, dit-elle.
—Les monstres de Mana n’ont pas peur du feu. Attend. » Paul fit sortir des éclairs de sa mains qui touchèrent par terre en fracassant le sol pierreux. De l’encoche formée sortit une flamme bleue.
« —Non seulement elle chauffe, mais en plus elle empêchera les animaux d’arriver. Si toutefois un monstre puissant arrivait... » Il fit apparaître un bâton qui brillait dans l’obscurité. « Attrape-le, je serais tout de suite prévenu. J’y vais. » Il s’éleva au-dessus des arbre, laissant Sophie seule avec son faux feu et le cylindre lumineux planté dans le sol.

Des centaines de monstres semblaient la regarder à travers les arbres, elle était sûre que des yeux la regardaient. Sa vie ne tenait qu’à la flamme qui vacillait dans le vent. Au cas ou, elle s’assit juste à coté du bâton. Si tous les monstres ce jetaient sur elle d’un coup, Paul aurait-il le temps de venir ?

D’un coup, des jappements et des grognements se firent entendre. Sophie sursauta. Une meute de loups était en chasse pas loin, et elle se dirigeait vers elle. Les aboiements se firent de plus en plus proche. Les yeux qui fixaient Sophie disparurent, sans doute pour éviter les loups. D’entre les arbres arriva d’abord un petit animal -le poursuivi- qui entra dans la clairière, eu un sursaut, et s’arrêta au milieu du territoire. La flamme ne lui faisait pas peur. Les poursuivants approchèrent, mais ils s’arrêtèrent dans leur course en jappant. Ils sentaient la flamme. Aucun ne passa la limite invisible de la flamme. Tous les yeux jaunes étaient braqués sur le petit réfugié, puis sur Sophie, qui apparaissait comme une nouvelle proie.

Aucun loup, cependant, n’osa franchir la limite. Au bout d’un moment, un loup -le chef de la meute- sorti de l’ombre des arbres et se montra à pleine lumière. Sophie allait attraper le bâton, mais il ne fit pas un pas de plus. Il lui aboya méchamment. Le message était clair : « sort de ton endroit protégé, si t’es un homme ! » Comme Sophie n’était pas prête de le faire, après une courte attente, le loup se décida à attaquer. Il hérissa ses poils et grogna. Allait-il oser charger vers elle ? Ses dents étaient aussi grosses que les couteaux de cuisine à la taverne... Il fixa sa cible des yeux et un halo se forma autour de lui. Il allait lancer une magie !
l’halo se transforma en petit dragon fantômique qui sortit du loup et se dirigea vers Sophie. Elle se rapprocha de la flamme. Le monstre transparent continua à approcher, de plus en plus lentement, mais au bout de quelques mètres, il devint encore plus transparent, et finit par disparaître. Avait-il été détruit par la flamme ? Il semblait que oui, car le loup grogna méchamment et finit par partir.