Plusieurs jours avaient passé depuis la délivrance de Yaskiry. Il commençait à prendre une assurance qu’il avait perdue depuis le sortilège. Il était maintenant sûr que Thanatos était mort, et il faisait croire autant que possible à tout le monde qu’il était avec eux. En fait allié avec Méka qui le menait par le bout du nez, il préparait le sortilège qui allait enfermer Paul dans une autre dimension.
Méka et son ancien maître avaient put, en combinant l’alchimie de Lucas, la puissance de Yaskiry et celle de Méka, et surtout le savoir qu’avait hérité Méka du monde des morts construire la technique suprême qui allait enfin les débarrasser de Paul.
Yaskiry travaillait autrefois pour l’Empire, et c’est là qu’il avait connu Méka, le plus grand chevalier du continent. Les seuls à être à sa taille autrefois étaient Paul, père de Paul Mana et Jean de Tasnica. Sans compter bien sûr les monstres comme Rambo et Schwarzy qui firent leur apparition en même temps que le sorcier Thanatos. Ni bien sûr les chevaliers d’or, créatures générées par le mal, armures vivantes qui valaient n’importe quel chevalier.
Yaskiry savait que Méka n’était pas un ange, loin de là. Mais il avait peur de Paul, de son pouvoir extrêmement puissant qu’il ne trouvait pas normal. C’était en fait la principale raison pour laquelle il s’était allié à Méka : pour que ce Paul ne cause plus de problèmes. Mais Yaskiry, même s’il avait le cerveau embrumé à vie, n’était pas un idiot, et il était évident que Méka le prenait pour un fou et qu’il n’hésiterait pas à se débarrasser de lui.
De son côté, Lucas était un grand de sa génération. Il était en effet le seul alchimiste de tous les temps qui trouva non seulement le moyen de ressusciter les morts (ben ouais, pass’que ressusciter les vivants, ça s’est encore jamais fait), mais aussi d’avoir filtré l’élixir de jeunesse ! Même s’ils n’étaient tous que des humains, ils pourraient régner longtemps, et Méka pensait même que l’immortalité et l’invulnérabilité seraient un jour à leur portée.
Paul et Sophie, eux, ne s’occupaient que du cas du grand-père.
" —En fait, même s’il est vrai que mon grand-père est de nouveau parmi les vivants, je n’ai pas l’impression d’y avoir gagné quelque chose. Je pensais apprendre beaucoup de lui... mais rien.
—En fait, c’est totalement de sa faute, répondit Paul à Sophie. Il est très refermé sur lui-même, tu ne dois pas t’en vouloir.
—Je crois quand même qu’il y a eu un intérêt à tout ça. Vous aussi, vous êtes de retour parmi les vivants !
—Il est vrai qu’il y a longtemps que je n’étais pas sorti du désert... De plus, le château de Tasnica me rappelle beaucoup de souvenirs. La seule chose qui m'a toujours fait plaisir, dans cet endroit, c’est qu’il a vu tous les plus grands chevaliers passer sur son sol, mais jamais il n’y a eu une guerre dans ce château. C’est un refuge de paix pour tous. Même la tombe de Méka trône ici à côté de celle de Jean de Tasnica. Ces deux chevaliers, de force équivalente, de pouvoir magique équivalent, étaient opposés par le camp dans lequel ils travaillaient, mais ils auraient dû s’entendre. Après leur mort, on dirait qu’ils ont enfin pu se réconcilier.
—Il y a un truc que je me demande depuis longtemps —excusez-moi de changer de sujet—, mais Hakim m’avait parlé d’un magicien je crois qui était venu chez vous et qui en est sortit les pieds devant. C’était quoi ?
—Oh, et bien c’était simplement un théoricien qui pensait que les Héros Mana étaient indépendants du pouvoir de Mana, et que leur force se désagrégeaient au cours du temps, et que donc j’étais un homme complètement vidé dont seule la réputation permettait de faire peur au monde. Il est donc venu sur place pour me battre, et devenir ainsi l’homme le plus puissant du monde aux yeux de tous. Mais malheureusement pour lui, son idée était complètement erronée. J’ai pensé qu’un " coup de pied " lui montrerai qu’il n’est pas dans le bon chemin. "
Au bout du couloir dans lequel marchaient Paul et Sophie, un homme imposant apparut pour les rencontrer.
" —Méka ! C’était donc bien toi ! Tu es vivant !
—C’est l’homme que j’ai vu à la taverne
Enfin je crois. " Dit Sophie.
Paul ne savait pas trop comment le prendre. Méka ne s’était jamais montré avant, et c’était synonyme de mauvaises intentions que de se cacher des autres. Il allait enfin savoir quels étaient les derniers maillons manquant de cette histoire.
" —Accompagne-moi dehors, dit Méka, j’ai quelque chose à te montrer. " Sur ce, il sauta par la fenêtre et toucha le sol en douceur. A titre d’information, les fenêtres les plus basses de Tasnica sont à vingt mètres du sol.
Paul sortit en lévitation par la fenêtre mais resta à sa hauteur. Méka, sur le sol mousseux qu’il y a sur ce côté du château, près de la mer, s’était mis dos à Paul, laissant sa cape flotter dans le vent comme s’il l’attendait depuis longtemps. Même s’il était retourné, Paul savait qu’il avait sa main sur son épée. Sa tension était très forte. Sa posture et sa tension... On dirait bien que Méka mettait au défi Paul, qu’il le défiait en duel !
C’était absurde car Méka n’avait aucune chance contre Paul. Mais il sentait le piège. Deux autres personnes étaient là, mais une magie extérieure empêchait Paul de savoir qui c’était. Paul sentait Méka invoquer silencieusement plusieurs formes de magies venir à lui pour faire le plein d’énergie. Les personnes cachées avaient elles aussi une aura magique. Un sale tour se préparait, mais Paul était prêt à tout, et pensait même que s’il n’arrivait pas à sentir l’aura de Yaskiry, c’était bien parce qu’il était une des deux personnes cachées.
Mais il y avait une chose que Paul n’avait pas remarqué, il ne le pouvait pas, et ne s’y attendait pas du tout, c’était la fusée d’artifice planté dans le sol, pleine de produits chimiques prêts à réagir entre eux...
" —Paul je t'attends ! " La voix de Méka perçait dans ce brouillard accentué par l’afflux magique.
Sentant bien qu'ils ont étés repérés, Yaskiry et Lucas sortirent de leur cachette, ce qui permit à Paul de remarquer que le troisième acolyte n’utilisait pas de magie. Et là était le problème. Il était l’intrus. C’est pourquoi Paul sentit que le Piège de Méka était bien plus élaboré qu’une attaque magique.
La prudence aurait indiqué qu’il ne fallait pas avancer, mais il ne pouvait pas rester là indéfiniment, et Méka l’" invitait " à venir. Paul renvoya la magie noire déployée par Méka (mauvais signe !) qui s’approchait de lui et avança en lévitation vers Méka. Lentement, et d’un coup prit une accélération telle qu’il devait se retrouver juste devant Méka dans la seconde qui suit.
Mais Méka le remarqua et se retourna alors que Paul était à mi-chemin, et fit partir la fusée, qui déclencha la réaction de l’alchimie préparé par Lucas. Yaskiry déclencha l’attaque magique et Méka déploya la magie noire qu’il avait accumulée. Leur but était atteint : Une porte des mondes s’ouvrit.
" —C’était donc ça ! " Paul venait de faire les frais d’une autre des grandes inventions de ce génie de Lucas : l’ouverture d’une porte synthétique. " Adieu, mon pote ! " Méka envoya à force de magie dont 90 % était renvoyé par Paul une pression sur le Héros de Mana pour le pousser dans la porte, Yaskiry faisant de même. Ils utilisaient toute leur magie à fond et le sortilège ne devait pas pouvoir tenir plus de trois secondes.
Paul envoya une grande offensive et repoussa tous les pouvoirs d’un coup. Méka et Yaskiry ne tenaient pas devant lui. Ils partirent en arrière et tombèrent, vidés de leur puissance noire. Méka utilisa toute sa force pour essayer de se relever et contre-attaquer mais Paul les tenait maintenant en son pouvoir. Ils l’avaient sous-estimés. " Merde, c’est trop c... " Méka allait être à nouveau projeté sur le sol lorsqu'un événement que nul n’aurait pu prévoir s’accomplit :
Une main fantômique et puissante, géante sortit de la porte et attrapa Paul, le tirant vers la porte. Paul avait utilisé beaucoup de pouvoirs à contrer le sortilège et ne s’était pas encore rechargé. Il tira de son côté et la main ne sembla pas pouvoir l’emporter, mais elle semblait bien déterminée à le retenir. Paul et la main livrant un combat de taille, Méka assista d’en bas au spectacle du piège de la main.
La porte jusque-là plate et quelque peu ronde commença à se courber en largeur, et imita la surface d’une sphère pour piéger Paul. Elle l’entourait ! La main avait manifestement quelque contrôle sur la porte. Lorsque la porte fut presque toute autours de Paul, il comprit qu’il n’y avait pas trente-six moyens d’en sortir. Il envoya tous ses pouvoirs contre la main. Une lumière éclatante sortit de son corps et une force incroyable fut lâchée. A travers les trous qui restaient de la pseudo-sphère des rayons lumineux transperçaient.
Sophie et de plus en plus de gens se regroupaient autours des fenêtres et du haut des murailles pour voir ce qui se passait. Ils ne pouvaient qu’assister au spectacle du sortilège, de ce piège si bien préparé de Méka, qui, il faut bien le dire, n’était plus contrôlé par personne.
La puissance déployée par Paul détruisit la main sur place, et Paul n’avait plus qu’à inverser le processus d'emprisonnement qu’avait opéré la porte, ce qui ne devait pas être difficile. Mais c’était sans compter sur Lucas, qui avait plus d’un tour dans son sac, et qui cria des incantations dont il avait eu connaissance dans des très vieux grimoires. D’un coup, la porte s’aplatit, la sphère se transforma en cercle, et Paul partit dans un autre monde à l’intérieur.
Méka et Yaskiry se relevèrent. " Magn... Magnifique ! " Paul était maintenant hors de ce monde ! Ils restèrent un moment en silence devant la porte qui commença à se refermer en rétrécissant lentement. Tous les spectateurs étaient bouche bée. Seul le bruit du vent restait.
Méka et Yaskiry sentirent la magie noire se retirer. Ils étaient complètement vidés. D’un coup, Méka envoya une magie de la Lune sur Yaskiry. Avec une très grande intensité et violence, elle partit sur Yaskiry qui la reçue de plein fouet, surprit, pensant que Méka était aussi vide que lui. Prit dans un rayon lumineux jaune, il fut emporté par le pouvoir de Méka. Celui-ci l’envoya sans ménagement voler dans les airs et le lança dans la porte qui se referma.
L’attaque de Méka était brutale et rapide. Yaskiry aurait dû se douter que Méka n’avait utilisé que de la magie noire lors du sortilège, mais qu’étant aussi tributaire de la magie de la Lune, il avait emmagasiné assez d’énergie pour envoyer son maître dans un autre monde. C’était une occasion à ne pas manquer, et maintenant, il était l’homme le plus puissant sur cette planète.
Méka rassembla sa puissance à coup de magie de la Lune.
" —Messieurs, mesdames... Aujourd’hui est un jour que vous n’êtes pas près d’oublier. Car il annonce le début de la quatrième période ! Je vais réussir là où Ténébro a échoué. Commence le début du long, très long, je l’espère, règne du futur Démon Méka ! "
A peine une semaine plus tard, Méka était sans résistance apparente le nouveau roi de Tasnica. Lucas était son second et ils avaient le contrôle sur la région autour du château. Sophie était en liberté dans le château mais n’avait pas le droit de le quitter. Méka savait que les autres royautés ne laisseraient pas cette prise de trône injustifiée continuer, et il devait se préparer à la défense, sachant que la meilleure défense, c’est l’attaque. Mais l’armée de Tasnica ne semblait pas disposer à faire la guerre, d’ailleurs Tasnica n’a jamais vécu une seule grande bataille, mais Méka restait confiant, et avait ordonné des fouilles dans la cave du château.
Les ouvriers avaient cassé le sol dallé et en creusant avaient trouvé un vieil escalier de pierres qu'ils commençaient à dégager. Deux ouvriers étaient au fond de la galerie :
" —Bientôt nous aurons enlevé toute la terre et les pierres qui nous empêchent d’avancer, de reste du tunnel doit être dégagé ?
—Je pense que Méka sait déjà ce que nous allons y trouver. Ce type est vraiment louche.
—Oui, d’autant plus que j’ai cru comprendre qu’il était le corps ressuscité du type dont la tombe est à côté de Jean, un chevalier de sa génération.
—Ce Méka-là avait finit par quitter l’Empire, non ?
—Quand celui-ci à été détruit par Thanatos, oui. Il s’est rangé contre le magicien, mais il s’est fait tuer en défendant le sanctuaire de la Lune.
—Même la magie noire ne peut pas ressusciter les morts, non ?
—Attend ! Le sol devient mou, je sens qu’on est à la fin, le reste de la paroi est mince. Allez, ensemble, on donne un grand coup. Un, deux... Trois ! "
Ils firent tomber le reste de la terre. L’escalier continuait, les marches remplies de débris.
" —Il faudra finir d’enlever cette terre, mais en attendant, je veux voir ce qu’il y a au fond. Faites passer : le passage est ouvert !
—Faites passer, le passages est ouvert !
—Prévenez Méka que le passage est ouvert ! "
L’ouvrier qui se trouvait dans la cave à l’entrée du tunnel lâcha sa charrette de remblais et monta prévenir Méka.
Les deux ouvriers munis de leur lampe à huile descendirent les escaliers et arrivèrent dans une grande salle, un couloir long de vingt-cinq mètres, large de deux mètres et haut de trois mètres. Etaient alignés sur le côté droit des armures. Elles étaient toutes poussiéreuses mais quand l’un des deux ouvriers toucha l’une d’entre elles, il s’avéra qu’elles étaient en or. En tout cas, ça en avait la couleur et l’éclat.
" —Non, ne les touche pas ! Méka va bientôt arriver, il vaudrait mieux remonter. "
Méka regarda satisfait en compagnie de Lucas et des ouvriers qui avaient découvert l’endroit les armures inanimées.
" —C’est donc ces armures que vous recherchiez ? " Demanda Lucas.
" —Beaucoup plus que ça ! Ces armures vont beaucoup servir ! " Un tout petit grincement métallique se fit entendre.
" —Je n’aime pas cet endroit, dit un ouvrier. On y entend de temps en temps des bruits de métal comme si les armures bougeaient toutes seules. On y est très vite mal à l’aise.
—Ce sont peut-être des animaux souterrains qui font ces bruits, tu n’as pas à t’inquiéter " dit Lucas à l’ouvrier. Mais il n’était pas rassuré. Seul Méka avait l’air de savoir vraiment de quoi il retournait. Ils remontèrent en haut du passage souterrain.
" —Les travaux sont dorénavant finis. Pas besoin de peaufiner le passage, je ne compte pas garder la salle. Je m’occuperai moi-même de ces armures demain. Mettez un ou deux hommes à l’entrée du passage pour surveiller la nuit. Instructions extrêmement importantes : interdiction totale d’aller dans ce souterrain avant mon arrivée demain ; et si les hommes de garde entendent des bruits dans le trou, comme des bruits de pas qui se rapprochent, prévenez-moi tout de suite, même s’il faut me réveiller.
—Des bruits de pas qui se rapprochent... Que voulez vous dire ? Ces armures pourraient...
—La réponse sera donnée demain. Attention, si quelqu’un descend, je dirais que c’est de sa vie qu’il s’agit. " Méka quitta les hommes qu’il avait laissés effrayé. Il monta dans la bibliothèque et prit un grimoire parmi les livres dont seul de roi avait accès.
Paul, entraîné dans un monde qu’il ne connaissait pas, avait perdu tous ses repères. Il y faisait noir et ne semblait pas y avoir de sol. Il devait être en lévitation. Il sentait la présence du monstre qui l’avait entraîné ici mais ne pouvait pas savoir où il était. La voix du monstre résonna dans sa tête :
" —Alors, on fait moins le malin, hein !
—Où suis-je ?
—Tu es dans mon monde, et tu en es prisonnier. Quelqu’un a ouvert une porte dont le passage n’était pas scellé, contrairement à celles qui ont étés créés lors du règne de Ténébro. Elle partait de ton monde mais arrivait à des destinations qui changeaient toutes les demi-secondes ! J’ai senti que le passage allait bientôt arriver dans mon monde, alors au moment où elle est passée ici, j’ai pris une forme matérielle et j’ai fait passer mon bras par la porte. Elle s’est trouvée ainsi bloquée. Et dès que tu es entré par la porte, j’ai lâché mon emprise sur elle pour qu’elle puisse continuer à prendre des destinations aléatoires dans le temps. J’ai aussi sentit que quelqu’un d’autre est passé par la porte, mais il est arrivé autre part.
—Quelqu’un d’autre ? Qui ?
—Qu’importe, il s’agit de toi ! Si tu n’avais pas empêché le règne de Ténébro, tous les mondes seraient ouverts, à l’heure qu’il est ! Et je serais l’un des plus puissants monstres tous mondes confondus ! Mais maintenant que je te tiens, je vais pouvoir me venger.
—Tu te trompes idiot ! Si j’ai battu Ténébro, tu ne me donneras pas plus de mal.
—Pas dans ce monde ! Peut-être ne l’as tu pas remarqué, mais ici, l’espace et la matière n’existent pas ! Il n’y a pas de lumière, pas un seul atome ! Ton corps est la seule matière de ce monde. Seules les âmes vivent ici ! C’est pour ça que tu ne peux me repérer. Car il n’y a aucune distance ni espace !
—Même s’il n’y en a pas à l’origine, la matière est possible dans ce monde puisque mon corps est là et que tu t’es créé une enveloppe pour m’attraper. Donc mes pouvoirs peuvent t’avoir !
—Erreur ! Envoie-moi de l’énergie destructrice ! Tire ! Mais où ? Il n’y a pas d’espace ici ! Autour de toi, ce n’est même pas du vide ! "
Paul était en effet dans l’incapacité de bouger son corps. Mais ce monstre était habitué à ce monde et pouvait par contre certainement le détruire. Paul avait tué Ténébro qui n’était pas matériel par les boules d’énergie. Mais ici, son adversaire non matériel n’était nulle part !
Une énigme restait dans ce monde : il n’y avait pas d’oxygène puisqu’il n’y avait rien, mais il ne ressentait aucun manque. Paul se sonda lui-même, et sentit que son cœur ne battait pas. Son corps était dans ce monde inutile. Seule son âme vivait.
Le monstre l’attaqua et Paul senti une pression sur son âme. Il avait mal à la tête et son âme était en train de griller complètement.
" —Meurt, esprit de Mana ! Et ne va même pas enfer, car ici c’est déjà un monde de rendez-vous après la mort ! Je vais détruire ton âme jusqu’au dernier morceau ! "
Paul envoya de l’énergie de Mana pour se libérer de l’emprise du monstre et remarqua que son énergie était moins forte que dans son monde. Il finit par s’en sortir mais ce n’était que temporaire. Ce monde était un monde d’après la mort... Donc ils ne devaient pas être seuls. Paul se concentra et sentit d’autres âmes. Il ne pouvait dire si elles étaient faibles ou lointaines. Mais s'il n’y avait pas de distances, ils devaient avoir suivit depuis le début ce qu’il se passait entre le monstre et lui. Paul avait l’impression qu’elles s’écrasaient devant le monstre. Ces âmes étaient le seul moyen de l’aider. Il envoya une énergie formidable sur chacune d’entre elles.
" —Si vous voulez vous débarrasser de ce monstre, c’est le moment ! " Paul continua à rendre puissante ces âmes pour qu’elles s’allient contre le monstre. Dès qu’elles sentirent qu’elles avaient un potentiel suffisant, Paul senti des attaques partir.
" —N’espérez pas m’avoir comme ça ! Je vais vous mater, moi ! " Le monstre se défendait hardiment mais des milliers d’âmes s’attaquaient et leur énergie montait sans cesse grâce à Paul.
Les âmes pareilles à des morts que l’on venait de réveiller s’acharnèrent sur le monstre comme des déments sans force essayant de faire du mal à un dieu. Comme des milliers de lilliputiens s’attaquant à un géant, ils s'agrippaient à son âme jusqu'à ce que celle-ci soit éteinte.
Dans le silence et le noir complet le monstre venait de disparaître. Les âmes expliquèrent à Paul qu’il était dans le monde des morts des habitants d’un autre monde encore, créé par ce monstre, qui savait qu’en récupérant les âmes de leurs en morts, il deviendrait de plus en plus puissant.
" —Comment puis-je faire pour vous libérer ?
—Détruisez ce monde. Il disparaîtra et nous nous retrouverons tous dans le monde des vivants.
—Mais où iront les âmes de vos morts ?
—Vous comprendrez quand vous serez mort qu’âme qui n’est pas emporté contre sa volonté en enfer est libre de se balader dans tous les mondes. Seules les créatures qui ont mal vécus sont emportés dans l’enfer, mais chez nous, toutes les âmes se faisaient prisonnières par ce démon. "
Paul, avec l’aide des morts qui l’entouraient envoya toute son énergie pour que ce monde se referme sur lui-même. D’un coup, ils se retrouvèrent dans un ciel vert, à quelques kilomètres de hauteur d’une planète. Paul pris une grande inspiration et sentit la joie de retrouver le contrôle de son corps, mais il remarqua déjà que l’air était irrespirable. Il tombait de plus en plus vers le sol. Les âmes des morts, invisibles en lévitation le suivirent à toute vitesse. Paul pouvait enfin sentir leur distance entre lui et elles.
" —C’est bien notre monde ! Nous avons gagné notre liberté !
—Voulez-vous que nous vous aidions ? Vous tombez à toute vitesse...
—C’est inutile répondit Paul. Mais il faut que je trouve un moyen de rentrer dans mon monde. " Paul commença à ralentir dans sa chute. Les âmes qui le suivaient eurent une idée.
" —Le vortex d’où nous venons est en train de se refermer, mais comme le monde où il emmenait n’existe plus, il doit maintenant prendre des directions aléatoire, on peut en profiter.
—Remontez vers le passage. "
Paul vola et les âmes le suivirent. Ils sondèrent ensembles les mondes qui défilaient derrière ce passage. L’un d’eux semblait identique à Mana.
" —J’y vais ! " Cria Paul. Et il entreprit de passer à travers le vortex qui était trop petit ! Il utilisa ses pouvoirs pour l’agrandir, et en " bidouillant " magiquement, il réussi à passer, mais cette modification du passage pouvait s’avérer un piège mortel. Il était repartit...
" —Adieu, nous ne nous reverrons jamais ! " Paul allait cette fois vers un monde qui ressemblait plus ou moins au sien.
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